Véronique Vanier, coord.

Entrées dans la ville

Enseigner la ville, une démarche citoyenne

Publié le octobre 1998

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La ville qui est devenue l’environnement quotidien de la plupart d’entre nous, est le lieu d’enjeux majeurs de notre société, qu’il s’agisse de l’environnement, de la justice sociale ou de la démocratie.

Comment donc entrer dans la ville, la décrypter, s’y regarder, la redécouvrir peut-être pour se l’approprier ? C’est la médiation des arts qui est proposée ici, en connexion avec les autres disciplines scolaires, pour analyser avec des élèves les multiples visages de cet espace urbain, lieu de tension et de création.

Découvrir un patrimoine, analyser les représentations de la ville à travers les arts ou la littérature, réfléchir sur son devenir avec ceux qui l’étudient ou la construisent : autant de parcours urbains qui deviennent des parcours citoyens. Car l’enjeu d’un travail sur la ville, c’est bien de réapprendre à travers la cité, la notion de citoyenneté.

Ce livre est illustré de photographies noir et blanc tirées du parcours artistique "Dérives urbaines", mené à Voiron par des élèves du lycée E. Herriot avec la complicité du photographe Francis Helgorsky.

La couverture de Pinguino a été reproduite grâce à l’aimable autorisation des éditions Syros.

Voici dans ce recueil quatre expériences pédagogiques pour faire entrer la ville dans le champ des nécessités scolaires, autrement dit pour promouvoir une éducation à la ville. Quatre expériences menées dans cinq établissements de différentes villes, rassemblant une trentaine de collègues du secondaire, et leurs classes.

Ces expériences ont en commun de se frotter à la ville par la médiation de l’art, sous ses diverses formes : intervention d’un artiste, observation d’œuvres, production d’un événement... On peut voir quatre raisons à cette médiation de l’art dans une éducation, émergente, à la ville.

La première est que l’éducation artistique reste, par nature, un "espace" plus ouvert que d’autres à l’innovation des thèmes éducatifs, et parmi eux la ville. Très prosaïquement, on sait bien que les contraintes du sacro-saint programme, de l’examen final, du manuel obligatoire y sont un peu moindres. C’est une immense chance pour le système éducatif [...].

Car, deuxième raison, l’art est aussi un excellent médium entre les autres disciplines scolaires. Comment construire un projet éducatif qui rassemble sans artifice des professeurs de langues, d’histoire-géographie, d’EPS ou de SVT, sinon en mettant au centre, comme point de connexion des divers objectifs de savoir ou de savoir-faire, une démarche de création ? [...]

Or, troisième raison, la ville est elle-même une sorte d’objet d’art, qui stimule cette démarche de création, au sens où elle est un produit de l’imagination humaine et de convictions esthétiques contingentes. [...]

Enfin, dernière raison, l’art est une façon d’entrer dans une éducation à la ville dont les enfants et les jeunes ne veulent pas spontanément. [...] D’autant qu’il n’y a rien de plus dérangeant, pour l’élève, que d’être invité à une observation un peu distanciée de son espace et son milieu de vie. L’écolier, le collégien, le lycéen, préféreront en oublier les dysfonctionnements, voire les misères, dans des exercices éloignés de leur vie, plutôt que de se voir mis le nez dessus, au nom d’une "éducation à la ville".

[...]
Reste que la médiation de l’art, si elle permet d’entrer dans une éducation à la ville, ne peut en assumer toute la dimension. En universitaire, Alain Hayot balaie ici le champ des études urbaines et de ses enjeux, à toutes échelles. Il est considérable. A l’école, en général, d’en prendre acte, et d’entreprendre de former, outre des travailleurs, des citadins-citoyens.

Les auteurs :
 Frank Pavloff, est écrivain, auteur de romans policiers,... ;
 Gérald Merloo, est plasticien et professeur d’arts plastiques ;
 Nadia Méziane, professeur de lettres ;
 Denis Michel, professeur de SVT à Voiron, responsable d’un parcours artistique depuis une dizaine d’années en collaboration avec un artiste photographe et des compositeurs ;
 Jocelyne Dewez, professeur d’histoire-géographie ;
 Alain Hayot, ethnologue, chercheur en anthropologie urbaine ;
 Véronique Vanier, professeur d’histoire des arts.

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