Ce numéro spécial de la revue "Histoire et sociétés" présente les contributions issues de la journée d’études du 17 octobre 2003 sur l’Histoire sociale dans l’enseignement secondaire en Europe, organisée avec le SNES, dans le cadre des "Rendez-vous de l’Histoire de Blois".
Ces articles ont pour objectifs de promouvoir une histoire sociale ouverte aux autres sciences sociales et humaines, d’aborder des sujets à l’échelle européenne, de débattre avec d’autres en assumant nos différences et de nous adresser en premier lieu aux enseignants confrontés dans leur pratique à des programmes qui leur paraissent parfois passer à côté de l’épaisseur humaine de l’histoire.
Le social est un point de passage essentiel pour que les jeunes trouvent sens et intérêt à la compréhension des sociétés du passé comme de celles du présent, pour se concevoir et se situer eux-mêmes comme acteurs. C’est le point de passage essentiel pour se constituer en tant qu’individus dans les maillons du collectif. Question prégnante à l’âge de l’adolescence. C’est aussi à travers la réflexion sur le collectif spécifique qu’est une société donnée, que le jeune construit les valeurs qui sont celles du lien social, de la solidarité et de la justice. C’est enfin dans le rapport entre individu et collectif que se joue la liberté de chacun, non comme droit de tout, mais comme rapport complexe à l’autre et aux autres. C’est à cette condtion que les savoirs historiques auront une réelle vertu formatrice.
La place et les problématiques récentes de la recherche en histoire sociale ont été minorées dans les programmes de l’enseignement secondaire français au fil des réformes. Ce numéro spécial s’interroge sur les raisons d’un phénomène, qui, avec des spécificités nationales, apparaît dans plusieurs pays européens. Il propose des pistes pour mieux intégrer le social dans l’enseignement.
Avec des contributions de : Michel Pigenet - Patrick Garcia - Christiane Kohser-Spohn - Paolo Giovannini - Laurent Albaret - Marc Deleplace} - Rafael Valls - Charles Heimberg.
"Cessons, si vous le voulez bien, de causer éternellement d’histoire nationale à histoire nationale, sans nous comprendre"
(Marc Bloch, Pour une histoire comparée des sociétés européennes)