L’enseignement de la biologie ne saurait se réduire à la description et l’explication de faits et de mécanismes dont la connaissance est indispensable aux agronomes, ingénieurs et médecins. Il vise au-delà à constituer un élément d’une culture générale. Mais l’étude du vivant, du corps, de la santé, de la place de l’homme dans la “nature” présente des difficultés spécifiques ; expliquer ne suffit pas, il faut aussi prendre en compte la signification, c’est-à-dire le sens des connaissances en rapport avec le vécu affectif et social. On sait par exemple qu’une maladie microbienne est déculpabilisante et accusatrice de la société, à l’inverse des maladies génétiques ou auto-immunes. Certains concepts comme le temps, le milieu, la régulation, la santé, sont "nomades" à travers les disciplines scientifiques, les sciences humaines, l’économie et la littérature. L’anthropomorphisme, l’anthropocentrisme, la croyance en l’existence du mal sont des façons de penser très largement partagées qui détournent la compréhension.
Toutes ces représentations des maladies ou de la nature constituent des obstacles potentiels à l’assimilation du savoir. Sans doute ce petit livre, recueil d’articles, ne manquera pas de conduire le lecteur à des réflexions qu’il n’avait pas encore envisagées, amenant ainsi bien des enseignants à modifier sensiblement leur pédagogie.