L’enseignement de la biologie s’est logngtemps appuyé sur une interprétation quelque peu figée de la physiologie nerveuse : strictes localisations des fonctions cérébrales, arrêt précoce (dès l’âge de 2 ans !) de la production de cellules nerveuses, etc.
A l’inverse, on insiste aujourd’hui, au contraire, sur l’extraordinaire plasticité du cerveau : récupérations spectaculaires après certaines lésions, réorganisation d’aires spécialisées lors d’apprentissages "pointus" (l’adaptation des zones de commande de la main chez le violoniste a frappé les esprits), production de nouveaux neurones jusqu’à un âge avancé, etc.
Les théories de l’apprentissage font maintenant référence au darwinisme et, dans les manuels scolaires, on réinterprète les « images scientifiques » les plus classiques. A mesure qu’elle entre dans les programmes, la notion de neuroplasticité bouleverse l’enseignement.
Entre progrès des connaissances et évolution des mentalités, les sciences de la vie ne sont-elles pas appelées à remplir une nouvelle mission dans la formation du citoyen ?
On verra ici que les approches historiques aident à mieux comprendre les avancées scientifiques et les choix pédagogiques qui s’ensuivent. En travaillant, par exemple, sur l’imagerie cérébrale la plus moderne, l’enseignant sera capable d’analyser les relations entre les différentes lectures d’un même document : médicale, technique, scientifique ou pédagogique. Mais les implications sociales du développement des neurosciences sont telles qu’un enseignement classique ne saurait suffire ; aussi proposons-nous quelques pistes pour des débats argumentés avec les lycéens.
L’équipe d’auteurs réunit des chercheurs (neurophysiologie, didactique, épistémologie, histoire des sciences) et des enseignants (IUFM, lycée, collège). En croisant les regards, cet ouvrage donne des clés pour y voir plus clair, pour répondre à l’embarras scientifique des professeurs, pour construire une réflexion cohérente sur la nature et le rôle des sciences expérimentales.
« L’être humain est génétiquement programmé, mais programmé pour apprendre. »
François JACOB (1981)
Ouvrage réalisé avec le concours de :
– Jean-Claude Dupont, historien de la biologie, université de Picardie ;
– Marie-Claire Garnier, professeur de SVT, INRP.
– Jean-Claude Hervé, Inspecteur pédagogique régional honoraire des Sciences de la vie et de la Terre ;
– Yves Kuster, professeur de SVT, IUFM de Bretagne ;
– Véronique Mafféo, docteure en didactique de la biologie ;
– Jean-Louis Martinand, didacticien de sciences et technologie, Ecole normale supérieure de Cachan ;
– Grégoire Molinatti, professeur de SVT, doctorant en médiation des sciences, Muséum national d’histoire naturelle ;
– Michèle Ternaux, professeur de SVT, INRP ;
– François Tilquin, professeur de SVT, INRP ;
– Yves Vilain, professeur de SVT, INRP.