Paul Mazliak

Avicenne et Averroès

Médecine et biologie dans la civilisation de l'Islam

Publié le mai 2004

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C’est sur le riche héritage légué à l’Occident chrétien par les grands médecins-philosophes de la civilisation arabo-musulmane que les premiers biologistes de l’époque moderne - Vésale, Harvey, Tournefort - ont posé les bases de l’anatomie, de la physiologie et de la botanique. Les grands auteurs arabes furent ainsi des " passeurs" de civilisation, dévoilant aux érudits d’Europe les trésors enfouis à Byzance, dans des manuscrits grecs que personne ne lisait plus. Mais le rôle historique des savants arabes ne se limite pas à la transmission des richesses intellectuelles de l’Antiquité. Ces savants furent aussi des novateurs : les mathématiciens inventèrent l’algèbre (al-jabr) ; les alchimistes (experts en al-kemia) découvrirent les alcalis, l’alcool, la distillation des parfums... Une dizaine de
grands médecins arabes écrivirent de longs traités rassemblant toutes les connaissances médicales de l’époque, qu’elles viennent du monde hellénistique, du Proche-Orient, de l’Iran ou de l’Inde. C’est ainsi qu’après l’invention de l’imprimerie, le Canon de la médecine d’Avicenne connut une très large diffusion dans le monde
entier et servit notamment de manuel dans toutes les facultés de médecine d’Europe jusqu’à la fin du XVIIe siècle.
Avicenne et Averroès ont aussi fait faire d’importants progrès à la biologie en étudiant, pour la première fois, le fonctionnement du cerveau. Avicenne (980-1037) émit
l’hypothèse d’un réseau de localisations cérébrales où s’effectuaient les opérations mentales, proposition hardie à l’époque mais largement confirmée, au XXe siècle, par les neurosciences. De son côté, Averroès (1126-1198) échafauda une théorie de l’intelligence dans laquelle ce qu’il appelait des intelligibles préfigurent nos modernes concepts. Cette théorie averroïste rencontra d’ailleurs, dès le XIIIe siècle, la très vive opposition de saint Thomas d’Aquin.

L’ouvrage contient en annexe une brève histoire de l’empire arabe du VIIIe au XIIIe siècle, ainsi qu’un tableau du
développement des sciences non biologiques à la même époque.

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