Brigitte DEKLEERMAKER

La naissance d’une couverture

un document sur la vie de nos militant(e)s

Publié le 2 octobre 2014

L’Image du monde des Babylonien à Newton en est à sa 3ème ré-édition. C’est une valeur sûre pour notre petite maison d’édition.
Le premier tirage date de 1998. La couverture est un peu passée de mode, c’est une vieille dentelle. Il faut donc la rajeunir. Pourtant les auteurs veulent garder l’esprit de cette première couverture,

Dilemme !

Quels sont ses éléments forts ?

Au nombre de deux :

 un fond sombre sur lequel se détache en clair le titre,

 des outils anciens de navigation : un astrolabe et un vieux manuscrit.

Premier acte : Que faire pour le fond ?

Remplacer le manuscrit par une carte qui couvre toute la couverture au lieu de ne recouvrir qu’une petite partie de la page, pour bien mettre en valeur le titre : c’est une image du "monde".

Le problème c’est la couleur : les manuscrits sont clairs, dans les beiges. Après plusieurs essais, presque par hasard, l’inverseur des couleurs fournit la solution, le beige se transforme en un bleu profond.

Deuxième acte : Quelle carte choisir ?

À partir du XVème siècle ces documents sont à la fois des pièces militaires enfermées dans un secret absolu et en même temps des œuvres d’art. Toutes sont faites à la main même après l’invention de l’imprimerie.

Une carte sort du lot. Centrée sur l’Atlantique, on voit les côtes d’Europe, d’Afrique et d’Amérique, faciles à repérer. De petits personnages, animaux, bateaux l’égaye.

En y regardant de plus près pourtant des questions se posent qui restent sans réponse.

Datée de 1513, elle est écrite en arabe. Les marins arabes ne traversent pas l’Atlantique à cette époque.

Datée de 1513, elle trace de manière assez juste les côtes de l’Amérique du sud. Même les marins européens, dans l’état actuel de nos connaissances, ne s’étaient pas aventurés si loin au sud au début du XVIème : Magellan ne découvrit le détroit qui porte son nom qu’en 1520.

D’où vient cette carte ?

Elle fut découverte en 1920, lors d’une réfection du palais de Topkapi à Istanbul, cachée derrière un mur que l’on venait de faire tomber. C’est la carte de Piri Reis, un cartographe et amiral ottoman. Bien qu’il ait dû faire appel à un cartographe chrétien pour la réaliser, cela ne répond pas à toutes les questions posées.

Elle est vraiment digne de figurer en couverture !

Troisième acte : Poser un instrument de navigation

Les astrolabes peuvent être de beaux objets. Notre choix se porte sur l’un d’entre eux, perse, du XVIIIème siècle, en cuivre. Le contact, bleu nuit-or est du plus bel effet mais peut-être un peu violent. Il faut donc l’atténuer et coller l’image sur la carte.

Quatrième acte : mettre les titres.

En blanc sur le fond bleu, c’est sobre et ça rappelle les couleurs inversées de la carte. Toutefois pour éviter une certaine monotonie et les mettre en valeur, les noms des auteurs sont rajoutés en orange cuivré.

Après il ne reste plus qu’à attendre le rendu à l’impression qui bouleverse un peu la tonalité des couleurs.

Peut-être l’astrolabe est-il un peu pâle ?

Dans la même rubrique

L’Actualité d’ADAPT

Voir les autres articles de cette rubrique