Janine Hubaut et Alain Prevot

L’écolier branché devient-il un citoyen planétaire ?

De l'usage du Web

Publié le décembre 2004

L’information

 Les sites consacrés à l’environnement sont très nombreux et surtout très divers. Mais l’information disponible est très inégale. Ainsi les problèmes environnementaux des pays de l’Est ne sont pas encore très répertoriés sur le Net quand ceux du Québec le sont abondamment !

Un constat fait lors de catastrophes naturelles : pléthore de documents pour les Etats-Unis, absence de certains renseignements essentiels pour les pays pauvres. L’inégalité "Nord-Sud" se retrouve évidemment sur l’Internet. La Toile permet aux américains de mener des opérations d’alerte, de prévention, de secours, d’envisager des mesures de précaution ; c’est un outil de gestion de crise avec veille par satellites et relais au sol. Pour une inondation en Asie, peu de documents pendant la crise. Quelques uns après. Impossible de se renseigner au delà des dépêches d’agences de presse. Et jamais n’apparaît explicitement la relation entre pauvreté et risque environnemental.

 Et l’information doit être triée, vérifiée et validée :

  • Validation scientifique en premier lieu. Il faudrait donc organiser un réseau d’échanges entre chercheurs et professeurs ou élèves du secondaire. Avec le temps, ces échanges se développent.
  • Validation d’ordre éthique. Il y a des sites qu’on peut utiliser en classe parce qu’on va en faire une analyse critique mais qu’on ne peut pas insérer dans un travail destiné à être publié vers un public scolaire sur le Net (dans un travail sur les Chiapas vous pouvez être débordé par une multitude de sites politiques que vous évaluerez parfois difficilement).

La formation

Documenter une problématique d’Environnement ou de Développement Durable est un excellent exercice pour l’esprit critique.

Les recherches sur l’environnement révèlent une collaboration planétaire entre universitaires (qui remettent en cause la mondialisation de la gestion des ressources par quelques multinationales). C’est un bon outil pour sortir de la pensée filtrée par nos médias.

Cerise sur le gateau ? Les échanges

La rapidité des échanges (e-mail, forums, listes de diffusion) peut renouveler la correspondance scolaire et déjà de nombreux établissements l’utilise pour "former une conscience citoyenne planétaire". L’essentiel de l’intérêt de l’Internet, concernant ERE et EDD, me paraît résider dans ces possibilités d’échanges et de travail coopératif, à l’échelle de la planète, réunissant ici des lycéens "du Nord" et des lycéens "du Sud", là des lycéens et des chercheurs, etc.

Soyons réalistes, c’est du travail !
Tout travail sur le Web suppose une préparation en amont. Ainsi un travail documentaire exige au préalable :

 Définition des concepts, des notions qu’il va falloir retenir. Investigations dans les champs sémantiques. Surtout définition au préalable d’une problématique très solide pour éviter les errements dans les documents et sites en ligne.

 Maîtriser les opérateurs booléens ne suffit pas pour faire une recherche pertinente. Il faut arriver à faire comprendre aux élèves qu’une recherche sur le Net n’a rien à voir avec la recherche dans un fichier documentaire. Voir notre article concernant la recherche sur le Web.

 Les arborescences des bases de données et des moteurs de recherche varient d’un moteur à l’autre et dans le temps puisqu’il y a des mises à jour régulières. On n’est donc jamais sûr de refaire la même recherche et de faire les mêmes trouvailles, D’où l’utilité, parfois, des sites "aspirés" pour un travail hors ligne ou, plus souvent, d’un itinéraire très encadré lors d’une première séance.

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