J-P Hennuyer et V Margaria, groupe Documentation ; Y. Cauet et A. Prevot, Adapt

Dictionnaires et encyclopédies au CDI

la fin du papier ? Et bientôt celle du DVD ?

Publié le 23 mars 2012

Pour l’apprentissage de la lecture, l’accompagnement de la scolarité, le rite de passage à la vie “ d’adulte ”, le choix des dictionnaires et encyclopédies est une question récurrente et peut engager des dépenses importantes. Dans les CDI, Wikipédia, encyclopédie coopérative et gratuite, a certes pris la première place dans les recherches des élèves et les débats entre professionnels... mais nous l’oublierons volontairement cette fois pour lui réserver un autre dossier. Nous laisserons aussi de côté dans cet article les sites spécialisés considérant qu’une recherche classique doit commencer avec dictionnaire ou encyclopédie généraliste.

Sur cette page :

| Aller dans le sens du progrès, évidemment ! | Dictionnaires et encyclopédies sur DVD ou CD |
Dictionnaires et encyclopédies en ligne | Comparer les offres n’est pas trivial |
Pour en savoir plus | rubrique 4 |

size="2">Aller dans le sens du progrès, évidemment !

Pour toute recherche documentaire, un automatisme semble installé chez les lycéens – et de plus en plus de collégiens, parfois même des enseignants : Google puis premier lien vers Wikipédia. Plus rapide ? Plus d’informations ? Indifférence aux sources ? Les enseignants documentalistes doivent être très persuasifs pour faire envisager d’autres démarches. Pourtant ni les sites ni les différents supports ne sont équivalents et le bon choix dépend de la nature de la recherche.

– Pour ce qui relève du dictionnaire ou de l’encyclopédie généraliste, l’imprimé permet la consultation la plus rapide, à ceci près qu’aucune étude ne compare les classes d’âges. Un imprimé bien structuré est également mieux mémorisé qu’un écran. On constate d’ailleurs un recours problématique et coûteux à l’impression lors des consultations de CD-DVD et sites Web (sans garantie que les documents aient été ou seront lus !).

– Mais, on n’encouragera pas des adolescents à lire en les dissuadant d’utiliser leurs médias préférés. Mieux vaut les inciter à des essais comparatifs, leur faire constater les gains de temps, leur apprendre les sources fiables...

– Liens hypertextes, outils de recherche, pluralité de médias (extraits sonores, vidéos), possibilité d’exporter image et texte vers un logiciel pour les retravailler, sont une richesse des outils numériques que le support papier, malgré de très belles réussites éditoriales, ne peut égaler.

– L’Internet présente l’avantage indéniable de la rapidité de mise à disposition de l’information et de mise à jour.

Alors utilisons papier + CD-DVD + ressources en ligne. Des dictionnaires et encyclopédies généralistes imprimés pour la rapidité et des synthèses faciles à appréhender, des encyclopédies thématiques ou généralistes pour “ la jeunesse ” car certaines sont aussi attrayantes que rigoureuses. Pour le numérique le choix est plus difficile :

– L’abonnement à des produits en ligne peut séduire mais, le coût annuel restant élevé, on est souvent contraint de limiter l’accès à quelques machines or la commodité est déterminante. à mesure que les établissements se dotent d’adresses IP fixes (les rendant identifiables sur le Net) l’accès depuis tout poste devient facile sans avoir à gérer mots de passe...

– Les CD-DVD peuvent paraître pratiques et moins onéreux sur la durée mais, s’il faut manipuler quotidiennement la galette, gare aux pertes et aux rayures. Et si le gestionnaire du réseau, avec une présence limitée, se réserve toute installation, on risque de se retrouver avec des produits sous-utilisés, des mises à jour jamais installées.

– Un CD-DVD réseau avec licence établissement peut être copié sur serveur : pas de perte, large accessibilité. Il est prudent d’en parler à l’administrateur du réseau avant achat, de vérifier la faisabilité, d’apprécier le rapport coût/usage. Attention, le repli sur une licence monoposte, apparemment économique, est irrationnel si elle ne sert pas, faute d’accessibilité !

Utiliser une encyclopédie électronique, cela s’apprend : comme on apprend à utiliser l’index d’un livre, il faut apprendre à utiliser les différents modes de recherche, à lire les pages (liens hypertexte, liens hypermédias)... Il faut surtout démontrer l’utilité d’une encyclopédie acquise (donc choisie, validée) par le CDI, par exemple en obligeant à confronter différentes sources, à travailler les notions d’auteur et d’éditeur. Et garder un regard critique, des références établies ne sont pas exemptes de défauts ainsi l’E-Universalis offre des extensions vers l’Internet extérieur recourant à des moteurs de recherche non filtrés : d’un article d’astronomie à un site d’astrologie, l’élève repérera-t-il la différence de fiabilité ?

On constate parfois que des abonnements à des outils en ligne intéressants, financés par des collectivités ou le ministère, sont sous-utilisés ; c’est dire l’importance d’une réelle concertation entre collègues ; laisser documentaliste et/ou gestionnaire du réseau se débrouiller seuls n’est jamais une bonne solution, quelles que soient leurs compétences et leur disponibilité.


Dictionnaires et encyclopédies sur DVD ou CD

De 20 à 10 000 euros ! Monoposte, 5 postes ou réseau..., les références sont multiples : CNRS, Gallimard-Universalis, Hachette, Larousse, MSN-Encarta, Redon (Littré…), Le Robert… Il faut consulter les catalogues de vos diffuseurs préférés (Circle, Chrysis, Jeriko…), prendre contact pour vérifier coûts et aspects techniques (leurs services techniques sont souvent jugés fiables car habitués à nos spécificités). Impossible de dégager un choix tant celui-ci dépend du public scolaire et des orientations pédagogiques. Vous hésitez ? Demandez un essai (c’est souvent prévu), sollicitez vos collègues sur une liste de diffusion ou un forum (pour s’inscrire à la liste des e-docs du Snes, écrire à documentalistes chez snes.edu).

Quelques observations :

 Les amoureux de la langue mettent souvent en avant Le Robert, petit ou grand !

 L’Encyclopaedia Universalis paraît une référence pour le lycée : articles signés par des spécialistes dont on peut connaître, d’un clic, la légitimité. Mais la version 13, certes très élaborée et moins chère qu’un abonnement annuel en ligne ou une version papier est exclusivement monoposte (la version “ réseau ” n’existe plus), choix peu judicieux au CDI. Opter pour la version en ligne ?

 Microsoft Encarta, 2008, offre l’intérêt d’une mise à jour par téléchargement simplifiée. Le contenu s’est bien amélioré depuis les premières éditions où l’on percevait à chaque article l’adaptation, pas toujours adroite, du produit anglo-saxon. Un bon outil en collège.
La production d’Encarta a cessé

 Plusieurs encyclopédies ou dictionnaires encyclopédiques, chez Hachette, Larousse…, attrayants (vidéos, animations pédagogiques…), fonctionnels et moins coûteux sont aussi moins approfondis et moins bien mis à jour. Défaut ou avantage, selon l’usage, car ils sont accessibles à un public plus large.

Difficultés d’installation sur CD-DVD Rom

Souvent des achats ne sont pas rentabilisés faute de parvenir à installer le produit ou sa mise à jour, parfois l’installation cesse de fonctionner : disponibilité ou formation insuffisantes des personnes ressources (s’il y en a), hétérogénéité et vétusté de l’équipement, dispositifs de sécurité du réseau, défauts des CD-DVD ou du système d’exploitation. Ainsi, en 2007, une mise à jour automatique de Windows a pu empêcher l’utilisation de l’Encyclopaedia Universalis, sans message avertisseur. N’hésitez pas à contacter les services d’assistance et faites tourner vos listes de diffusion.


Dictionnaires et encyclopédies en ligne

Pour comparer

 Le site des documentalistes de l’académie de Caen répertorie dictionnaires (français et langues) et encyclopédies gratuits ou non (http://documentation.discip.ac-caen.fr/, rubrique “ ressources ”, sur les 3 pages ne manquez pas la “ liste d’encyclopédies ”).

Ressources gratuites

 Lexilogos permet de saisir un terme pour rechercher sa définition (ou ses synonymes etc.) dans une série de dictionnaires en ligne : http://www.lexilogos.com.

 Le Centre national de Ressources textuelles et lexicales fédère un ensemble de ressources linguistiques (ATILF-CNRS), il donne notamment accès au Trésor de la Langue Française Informatisé et au Dictionnaire de l’Académie française (la dernière version va de A à P). Ces deux sites pointent vers des dictionnaires anciens et modernes.

 Le dictionnaire TV5 plait aux collégiens , avec une rubrique multi-quiz pour se distraire et se cultiver.

 Pour un dépannage orthographique : http://orthonet.sdv.fr (Conseil international de la Langue française).

 Quid, encyclopédie gratuite faite par des professionnels se pose en concurrent "fiable" de Wikipedia. L’édition 2007 fût la dernière version papier. Mécénat ? Non : site envahi par la publicité !
Le site a disparu

Pour les offres payantes, on peut passer par les éditeurs concernés , ou choisir dans les bouquets KNE et CNS, offres pour les établissements. Citons Larousse multidico, Larousse encyclopédie, Hachette encyclopédie, Tout l’univers, atlas Magnard (KNE, http://www.kiosque-edu.com) ou Petit Robert 2008, Robert Junior (collèges), Grand Robert, Dictionnaire des sciences et techniques (CNS, http://www.cns-edu.net), Encyclopaedia Universalis

Des consultations limitées gratuites permettent de se faire une idée de certains produits (une lettre pour le Robert,


Comparer les offres n’est pas trivial

Bien que le MEN ait passé des accords avec des groupements d’éditeurs (d’où KNE et CNS, pas réellement concurrents), il faut, pour les CD-DVD et les produits en ligne, comparer avec vos diffuseurs habituels et l’éditeur. Et parfois insister pour des tarifs clairs, certains éditeurs cultivant l’opacité. L’étude du coût est en effet déterminante :1 à 2 euros par élève inscrit dans un lycée (ordre de grandeur pour l’Encyclopaedia Universalis) , avec accès nomade pour les enseignants, c’est vite irréaliste surtout si on n’est pas assuré d’une utilisation fréquente et partagée ! On peut négocier une semaine gratuite pour vérifier l’adaptation au public, jamais évidente a priori.

Par ailleurs, il ne faut pas oublier que des collectivités peuvent offrir des abonnements intéressants sous-utilisés car mal connus : à l’occasion de la diffusion de clés USB, ou autres « e-cartables », ou dans le cadre d’actions (d’expérimentations) pas toujours bien relayées. Les solliciter.


Pour en savoir plus

 Synthèse sur les habitudes documentaires des collégiens et lycéens : Le Monde de l’éducation, nov. 07.

 “ L’éducation du citoyen internaute ” : Dossiers de l’ingénierie éducative, n° 58, juin 07,.

 Sélection de dictionnaires en ligne : [Medialog, n° 63, sept. 07
http://medialog.ac-creteil.fr/

- Espaces numériques des savoirs (ENS)
Dossier de 2010http://eduscol.education.fr/numerique/veille-education-numerique/janvier-2010/espaces-numeriques-de-travail-ent-quels-usages/?searchterm=ESPACES NUMERIQUES

- [Produits ayant obtenu le label RIP du MEN :
http://eduscol.education.fr/spcfa/ressources/rip

 Internet dans le monde : La Documentation française.

— -

Ce dossier a été vérifié en mars 2012 au niveau des liens et de certaines informations. Certaines erreurs nous ont peut être échappé..

Dans la même rubrique

Documentation et multimédia

Voir les autres articles de cette rubrique