Jean-François Clair, SNES, groupe TICE et Alain Prevot

B2i : le collège au pied du mur ! et demain... le lycée

Brevet infromatique et Internet et autres certifications en TICE

Publié le 19 juin 2007

La définition du diplôme national du brevet et ses modalités d’attribution sont publiées au JO du 7 juin 2007. Le B2i, au même titre que le niveau A2 en langues, conditionne l’obtention du DNB. De plus depuis le BO du 7/6/07, le Code de l’Éducation est modifié, et le B2i fait partie du « livret personnel de compétences » de chaque élève. « B2i - Brevet informatique et Internet » est une marque déposée par le ministère de l’Éducation nationale. Enfin, il est généralisé au lycée à la prochaine rentrée. Étant donnée la spécificité de cette évaluation, un petit récapitulatif s’impose.

Sur cette page :

| le B2i | des B2i aux C2i |
B2i, principaux documents ministériels | Pour aller plus loin |
Le point de vue du Snes |


 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

size="2">Le B2i, brevet informatique et Internet

Le B2i est un ensemble d’items à valider, répartis entre 5 domaines : s’approprier un environnement informatique de travail ; adopter une attitude responsable ; créer, produire, traiter, exploiter des données ; s’informer, se documenter ; communiquer, échanger. Ces items sont dans des référentiels téléchargeables. Voici quelques items du premier domaine (extraits du livret papier en ligne sur Educnet) :

 1.1. Je sais m’identifier sur un réseau ou une site et mettre fin à cette identification.
 1.2. Je sais accéder aux logiciels et aux documents disponibles à partir de mon espace de travail.
 1.3. Je sais organiser mes espaces de stockage.
 ...
 1.6. Je sais faire un autre choix que celui proposé par défaut (lieu d’enregistrement, format, imprimante...).

« L’évaluation des connaissances, capacités et attitudes des élèves s’effectue dans le cadre des horaires et des programmes d’enseignement en vigueur. En vue de la délivrance de ces attestations, une feuille de position par niveau est utilisée pour chaque élève. À la demande de l’élève, tout enseignant valide progressivement la feuille de position... » (B0 du 14 juin 2006). Ce n’est donc pas un examen au sens traditionnel, mais une évaluation qui se fait à la demande des élèves.

De plus, au collège, au lycée et dans les centres de formation d’adultes gérés par des établissements publics d’enseignement, l’attestation du B2i ne peut être délivrée que si au moins deux disciplines figurent sur la feuille de position. Ce qui implique que les équipes pédagogiques doivent répartir entre disciplines et niveaux la possibilité offerte aux élèves de valider chaque item. D’ailleurs, la circulaire du 9 septembre 2005 le précisait : « Il est indispensable […] que les structures de pilotage dans l’établissement assurent l’organisation du B2i (et en particulier la répartition des tâches entre les différentes disciplines) ».

On risque toutefois des dérives : comment faire si tout le monde n’est pas d’accord pour valider une compétence ? Il convient alors théoriquement que la validation se fasse dès lors qu’il y a un écart positif de 2 « pour » : c’est la procédure qui est utilisée par le logiciel GiBii. Mais ce cas n’est pas prévu dans les livrets papier téléchargeables du ministère, comme on peut le constater sur l’exemple reproduit dans ce dossier. D’ailleurs, rien dans les textes ne précise la marche à suivre dans une telle situation…

L’attestation du niveau obtenu pour le B2i est délivrée par le chef d’établissement. Et comme la validation doit se faire dans le cadre des horaires et programmes en vigueur, aucun intervenant extérieur ne devrait se mêler de la validation et de la délivrance de l’attestation du B2i.

Il existe plusieurs outils de gestion informatisée des livrets B2i : SITIZ, utilisé par l’académie de Metz ; GiBii (de la Catice de Bordeaux) qui est le plus répandu ; B2i-Kit, utilisé dans l’académie de Rennes, et qui est un outil intranet (c’est à dire sur réseau d’établissement), avec possibilité d’accès à un portail académique. D’autres ont été développés, puis abandonnés, comme celui de l’académie de Créteil, maintenant remplacé par GiBii. Toutefois, la gestion par logiciel n’est pas imposée, l’attestation peut être délivrée suite à la simple validation du livret papier.

La généralisation du B2i pose un problème : il faut que les outils informatiques et le réseau de l’établissement soient non seulement opérationnels mais aussi accessibles à tous, élèves et enseignants. Or de nombreux établissements connaissent encore des problèmes de fonctionnement des machines, de connexions réseau ou Internet, d’accessibilité aux ordinateurs, quand il ne s’agit pas tout simplement d’équipement.


Des B2i au C2i

Le B2i existe maintenant à 4 niveaux, école, collège, lycée, et il a été créé un C2i concernant les étudiants et les personnels. Toutes ces attestations répondent à la même logique (évaluations devenant progressivement exigibles mais n’impliquant pas d’enseignement ou de formation spécifiques). D’autres certifications ont d’ailleurs été mises en place dans et hors Éducation nationale.

 Le niveau 1 du B2i est le B2i-école ;

 le niveau 2 est le B2i-collège et l’arrêté du 14 juin 2006 (BO 29 du 20/07/2006) officialise la création du B2i au niveau lycée.

 Le C2i-enseignant définit les compétences considérées comme indispensables à l’enseignant (le niveau 1 du C2i concerne les étudiants de licence). Il comprend des compétences d’ordre pédagogique. « La totalité des professeurs-stagiaires de 2e année d’IUFM seront concernées pendant l’année universitaire 2006-2007 et ce certificat sera pris en compte dans la validation de la formation en IUFM en 2006-2007 impliquant ainsi tous les stagiaires de tous les IUFM. »

 Pour connaître la diversité de ces certifications, on peut consulter sur Educnet ce dossier sur les certifications informatique et Internet dans et hors l’Éducation nationale :.



B2i, principaux documents ministériels

– BO n°33 du 14-9-2006, référentiel national ; circulaire de rentrée N°2007-011 du 9-1-2007, généralisation au lycée ; JO du 7-06/2001, définition du diplôme national du brevet et de ses modalités d’attribution.

Principaux documents et liens à consulter sur le site du ministère de l’Education :

 tous les textes réglementaires sur les TICE, ;

 encart du BO définissant le B2i, ;

 tout sur le B2i, en particulier le référentiel, ;

 diplôme national du Brevet, ;

 connaissances et capacités exigibles, ;

 feuilles de position élèves téléchargeables, ;

 outils de gestion informatisés pour le B2i, Arbra.net, GIBII, SITIZ,.


Pour aller plus loin

Exemples de scénarii pédagogiques mettant en œuvre le B2i, sur Educnet ;

site de la délégation aux usages de l’Internet, avec des ressources pour se familiariser avec les TICE, etc., ;

protection des mineurs,

Des liens et contacts dans vos académies :

CRDP de Nice, bon récapitulatif, espace d’accompagnement dédié au B2I, ;

Nancy-Metz, validation de compétences, rubrique TIC puis B2i ;

CRDP de Bourgogne, B2i-collège, et petit dictionnaire du B2i, au CRDP de Dijon ;

CRDP de Lorraine, portail B2I, ;

CRDP de Nice, B2i et exercices en collège, ;

Pour chercher

Murene, MUtualisation de REssources Numériques pour l’Éducation, service du MEN, permet de chercher dans les bases de données institutionnelles, avec une entrée disciplinaire.

À lire

– Les dossiers de l’Ingénierie éducative, éd. SCEREN-CNDP, B2i-C2i, 09-2006, n°55 (sommaire :) et maîtrise de l’information, 06-2007.

– Un article de la revue Médialog (03-2007) présente la démarche d’un lycée qui organise pour les élèves un stage informatique de deux demi-journées à la rentrée. Avec une réflexion sur l’intérêt et les limites du dispositif utilisé. Cet article est consultable dans les CDI de l’académie de Créteil. De nombreux articles sont en ligne sur la rubrique Medialog de l’académie de Créteil. Le n°56, 12-2005 traite du C2i.

– Ces deux revues (sur « papier ») sont des sources régulières d’articles utiles et accessibles à tous. Demandez l’abonnement à votre collègue du CDI. Vous pouvez consulter les sommaires en ligne. De nombreux articles archivés sont disponibles gratuitement sur les sites de Medialog (Creteil) ou du CNDP.

Entre collègues

– Pour prendre du recul ou trouver des ressources, rien de tel que des débats entre collègues en s’inscrivant à une liste de diffusion comme celles d’Educnet ou celle du Snes : contacter J-F Clair (jfclairarobasesnesdu)


Le point de vue du Snes

Le Snes dénonce le concept d’évaluation de savoirs ne relevant pas d’un enseignement et d’une formation. De plus, même si le bon sens prévaudra, il y aura des inégalités dans l’attribution de cette attestation. Ne serait-ce que parce qu’il y a de grandes différences d’équipement et de maintenance entre les établissements, de formation informatique des personnels. Mais aussi parce que cette attestation, pour sa mise en place, augmente considérablement la charge de travail, impose des modifications de pratiques pédagogiques destinées non pas à un enseignement, mais à une évaluation vide de contenus disciplinaires, et enfin parce qu’il est à craindre que se retrouvent en charge de ce B2i uniquement les enseignants de certaines disciplines qui ont déjà dans leur programme l’injonction à utiliser les TIC, et ce, bien entendu, sans aucune contrepartie. C’est une usine à gaz administrative qui a l’apparence du modernisme. Mais elle est écrite dans la loi, alors qu’on parle de modernisation de l’État !

Jean-François Clair, SNES, responsable du groupe Tice


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