Jacqueline Nacache

Le cinéma sur le Web

Publié le 23 mars 2012

Le cinéma sur le Web est partout, on peut l’aborder par des versants très différents : industrie, institutions, critique, enseignement et recherche, enfin la passion qui nourrit les " sites de fans ".

Du cinéphile ...

Aller au cinéma, c’est d’abord sortir. En ayant peut-être consulté des bandes-annonces. Ou avec les guides qui informent sur salles et horaires (Allociné, Télérama,...). Au retour, on peut discuter des films sur des forums. Et rares sont les films qui sortent aujourd’hui sans site publicitaire, très inégaux, ces sites réservent parfois de bonnes surprises.

Critiques et reportages sont nombreux sur les sites des quotidiens et hebdos nationaux les plus généreux en info ciné (Télérama, Libération, Le Monde Interactif, L’Humanité, accessibles par les annuaires courants), mais le Web a ses propres magazines comme le " cinézine " ou "lumiere.org", au ton un peu potache, mais beaucoup plus sérieux qu’il n’en a l’air. Du côté des revues plus pointues, le site des "Cahiers du Cinéma", beau mais lent. Malheureusement, la revue "Repérages" qui avait su, dès ses débuts, investir dans la qualité de son site, a disparu. Positif, accessible comme Vertigo par les éditions Jean-Michel Place, promet plus de critiques en ligne pour bientôt.

Impossible de travailler sérieusement sur le cinéma si l’on n’a pas engrangé dans ses " favoris " des bases de données fiables, permettant de naviguer parmi des milliers de titres et de génériques. LA référence, c’est "The Internet Movie DataBase", site en anglais répertoriant 180.000 films, avec aussi peu d’erreurs que possible (en cours de traduction en français). "All-Movie Guide", moins impressionnant, est très bien fourni aussi ; très au-dessus, en tout cas, de "cinefil.com" ou "sitnema.com" (amusant tout de même parce qu’en " 16/9 "). Et pour des fiches complètes et fiables, on peut toujours compter sur le désormais très classique "Monsieur Cinéma".

Ces bases acquises, pourquoi ne pas se spécialiser un peu ? Pour avoir un oeil sur la profession, on consultera régulièrement les sites du "Film Français" et du "Centre National de la Cinématographie" afin de tout savoir sur l’économie, la santé, les projets du cinéma en France. L’"Annuaire Bellefaye" du cinéma vous dirigera vers les acteurs du métier, agents, producteurs, distributeurs, journalistes, comédiens... Enfin on saura tout sur la promotion des films français à l’étranger avec "Unifrance film international". Côté court métrage le site de l’"Agence du Court Métrage", incontournable, s’adresse autant aux spectateurs qu’aux réalisateurs, et propose des liens vers les organismes officiels s’occupant de courts et de longs métrages.

... à l’enseignant

Si ce petit voyage a convaincu l’enseignant internaute d’aborder cinéma et audiovisuel en classe, il faut d’abord penser aux outils classiques, comme le CNDP, rubrique Images, écrans, réseaux, qui fournit textes officiels sur l’enseignement CAV et ressources pédagogiques. Ne pas négliger les CRDP, qui, sans toujours proposer eux-mêmes des ressources en ligne, peuvent orienter vers les lieux de rendez-vous importants. Ainsi le Quai des Images basé à Nancy, site national pour l’enseignement du cinéma et de l’audiovisuel, offre aux enseignants et aux élèves analyses en ligne, programmes, expérimentations. Le CRAC de Valence propose des fiches pédagogiques extraites des dossiers des films sélectionnés pour l’opération " Collège au cinéma " ; les dossiers Lycéens au cinéma se trouvent sur le site de la Bibliothèque du Film, sur inscription, réservé aux enseignants. Le CIEP, Centre International d’études Pédagogiques offre des exercices, sur des films, immédiatement utilisables en classe. Les formateurs de l’académie de Créteil proposent un dossier téléchargeable sur l’analyse de l’image. L’APTE (Association pour l’éducation à l’image) propose (à télécharger) un document qui peut faire l’objet d’une utilisation thématique ou analytique ; quant à la page " auto-formation " du CLEMI (Centre de liaison de l’enseignement et des moyens d’information), elle offre des conférences et des textes en ligne (Enseigner l’image par un spécialiste des sciences de l’éducation, Société de l’image et construction du sens, par S. Tisseron.

Chercheurs et enseignants spécialisés ne négligeront ni les sites de bibliothèques universitaires et de musées, ni surtout les grands classiques : le Forum des Images, l’Inathèque pour la radio et la télévision. Obligatoire : la Bibliothèque du Film, son magazine en ligne "Ciné-Regards" et ses nombreuses ressources documentaires. Pour l’histoire du cinéma (notamment le cinéma des premiers temps), l’AFRHC qui publie la revue "1895", est précieux par sa précision et ses liens de qualité. Côté revues universitaires, assez peu de textes en ligne, exception faite de L’art du cinéma, qui occupe seule, actuellement, le bien maigre serveur des études cinématographiques et audiovisuelles. Heureusement les sites canadiens francophones se développent beaucoup dans cette direction, ainsi la Revue Canadienne d’études cinématographiques, la revue Cinémas, la revue Hors-champ.

Pour aller plus loin

Ce qui précède n’est évidemment qu’une goutte d’eau dans l’océan face aux immenses ressources qu’offrent les sites anglophones, les universités américaines, le British Film Institute, et l’American Film Institute.

Quant aux sites personnels particulièrement réussis, que les cinéphiles internautes cherchent toujours comme la perle rare, les meilleurs sont également en anglais, et en si grand nombre qu’il n’est pas d’autre solution que d’aller y voir... Faites-vous une idée avec un cinéaste-référence, Stanley Kubrick par exemple, qui suscite toujours une floraison de sites (voir notamment, en anglais, Kubrick Multimedia Archive (indelibleinc.com/kubrick/).

Ainsi initié par le Web, vous connaîtrez peut-être les films par coeur, au point d’avoir plaisir à visiter les sites du style movie-mistakes (en anglais) qui repèrent et collectionnent tous les faux pas du cinéma.

Si vous êtes resté sérieux, une dernière adresse pour compenser nos omissions : la page de liens du ministère de la culture, très complète, où chacun trouvera son bonheur.

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